Pour être plus précis, il est préférable de parler de "trouble du spectre autistique" (TSA) ou de syndrome autistique.
Personnellement, je préfère l'expression « passage autistique » comme je l’ai appris lors de mes études de psychologie et de mes expériences auprès des enfants autistes et que je trouve plus parlante.
L’autisme est défini en psychologie par un arrêt du développement lors des premières années de la vie. L'expression la plus proche et la plus simple pour décrire ce phénomène selon moi, est "se fermer comme une huître". En effet, l'enfant se déconnecte de son entourage tout en se fermant progressivement. Shématiquement, c'est comme un repli sur soi, formant progressivement une carapace émotionnelle (ne plus ressentir), perceptive (éviter le regard des autres) ou physique (ne plus toucher ou même ne plus ressentir la douleur physique) laissant la place à un vide, à un silence et exposant l'enfant à des souffrances intenses.
On parle de « passage autistique », car tout dépend de la durée de cet arrêt du développement psychique et de l'intensité de cette fermeture.
Cela peut durer quelques semaines lors desquelles vous constatez que votre bébé évite juste votre regard par exemple ou bien perdurer plusieurs mois avec de nombreux symptômes ou encore s'installer définitivement lorsque "l'huître" s'est complètement fermée.
Les séquelles seront plus ou moins massives selon la durée de cet arrêt du développement.
Si cela a été bref, les signes autistiques seront discrets et une vie tout à fait normale est possible. Il peut rester par exemple, un besoin de faire des pauses après des soirées entre amis.
On ne connaît pas encore les causes de l’autisme et les débats fusent encore entre les différentes professions en 2020.
Ce manque de consensus est, en effet, malheureusement déplorable.
Selon la littérature médicale, il n’y a pas de traitement. C'est juste, il n’existe pas de médicament.
La littérature "Psy" décrit de son côté, qu’on peut traiter un enfant autiste grâce à des psychothérapies plus ou moins spécifiques et ce, à condition que les signes soient récents et/ou que l’enfant soit très jeune (on peut lire parfois avant l'âge de 4 ans).
Les médecins ne peuvent confirmer cela puisque selon le corps médical, l’autisme est une pathologie de naissance.
Et en effet, il y a des pathologies de naissance, qui peuvent provoquer un TSA, telles que l’épilepsie et certaines maladies génétiques telles que la trisomie 21, le syndrome de Rett, le syndrome de l’X fragile.
On sait aussi, que d’autres maladies précoces, très traumatiques et envahissantes ou encore touchant aux fonctions organiques et sociales comme l'alimentation, peuvent aussi provoquer un TSA.
Mais la majorité des enfants TSA, n’ont pas de pathologies médicales.
Ceci dit, le corps médical reconnaît qu’une prise en charge précoce et pluridisciplinaire est essentielle à une évolution plus favorable, et sans médicament.
Le problème le plus important dans la prise en charge des enfants TSA, il faut le dire, est que la plupart du temps, les enfants sont amenés en consultation alors que les symptômes sont déjà bien installés.
La méconnaissance des signes d’alerte, en est le plus souvent la cause.
Lorsqu'on est parent, on se sur-adapte à ses enfants pour se connecter à eux afin de pouvoir répondre à leurs besoins. Du coup, en s'adaptant progressivement à toutes les "petites particularités ou petites manies" d'un enfant en cours de fermeture sur lui-même, on ne perçoit pas ou rarement les changements de comportement avant que l'accumulation de ces derniers soit devenu excessive.
D'autres fois, c'est la crainte de la pathologie au sens général, qui peut amener au déni et au refus de percevoir.
C'est pour cela qu'il faut en connaître les symptômes, car en les reconnaissant, cela vous permet d'être vigilant, de la même façon que nous connaissons tous les symptômes de la grippe ou de la varicelle et pour les mêmes raisons, ni plus ni moins.
J'ai moi-même eu la chance d'aider deux enfants à sortir complètement de ce syndrome et à reprendre une vie tout à fait épanouissante. Ils avaient tous les deux entre 1.5 et 2.5 ans, le début de leur retrait datait de quelques mois. D'autres suivis, avec psychothérapie et guidance parentale ont pu être très positifs.
Je vous laisse donc prendre le temps d'observer l'affiche qui suit, recensant de façon imagée les différents signes d'alerte de l'autisme. Vous comprendrez qu'un seul signe ne fait pas le syndrome mais qu'il s'agit bien d'un ensemble de signes, sans pour autant que tous soit nécessaires.
Si vous pensez que votre enfant peut être concerné, et si je peux me permettre d'apporter ma pierre à l'édifice en proposant une première approche en attendant vos premiers rdv au CRA Autisme, je vous propose un processus consistant à stimuler avec précaution votre enfant sensoriellement afin de susciter l'envie de s'ouvrir à nouveau à la relation par le PLAISIR, tout en le rassurant et sans le brusquer.
Stimuler surtout sans "Sur-stimuler" mais sans sous-stimuler non plus. C'est à dire que vous devez évaluer très précisément ce qui est trop fort ou trop intense pour lui, pour éviter qu'il réagisse en se braquant MAIS vous devez toutefois le stimuler assez, afin qu'il accepte de ressentir et que cela soit dans des degrés lui permettant de prendre du plaisir. En psychologie, on nomme ceci, la zone proximale de développement. Pour cela, vous devez l'observer et vous "connecter" à son état émotionnel.
Passez par les 5 sens et tenter de l'amener à s'ouvrir à nouveau en passant par le plaisir. De la musique douce et des sons agréables pour l'ouïe. Des images aux couleurs douces puis vives pour la vue. Des senteurs uniques et délicates puis mélangées et plus fortes.
Pensez au volume sonore de la maison et aux éclairages non agressifs.
En espérant que ce court extrait sur l'autisme, vous ait été utile.
N’hésitez pas à me laissez vos commentaires et à partager en diffusant le plus possible l'affiche ci-dessous.
Et surtout n'hésitez pas à consulter au moindre doute votre psychologue.
Autre conseil essentiel : Pensez à bien faire vérifier la vue (contrôle chez un ophtalmologue et très important aussi par un orthoptiste spécialisé enfant) et l'audition (audiogramme chez un ORL).
www.psy-enfant-ado-en-ligne.com
Quelques chiffres :
1 personne sur 100 concernée
700 000 personnes autistes en France
Dont 100 000 ont moins de 20 ans
Source Inserm
3 garçons pour 1 fille
Mais ce chiffre est à nuancer au regard des recherches actuelles : les filles pouvant être sous-diagnostiquées.
Apparition des 1ers signes principalement : entre 18 et 36 mois mais cela peut être avant.
Source Inserm
Âge moyen au moment du diagnostic : entre 3 et 5 ans
60 à 70 % d’enfants autistes non scolarisés
Source Autisme info service
Nathalie DARMON
Psychologue de l'enfance et de l'adolescence. Psychologue clinicienne et
spécialisée dans les difficultés d'apprentissage et la surdouance.
Bilans et rééducations.
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